Mesures de la qualité de l'air en gares du reseau Transilien

L’amélioration de la qualité de l’air est, depuis la succession des plans nationaux santé environnement (PNSE), l’un des enjeux sanitaires prioritaires du gouvernement et un des premiers sujets de préoccupation environnementale des Français. A l’instar de certains établissements recevant du public (ERP), il n’existe pas de réglementation concernant la surveillance de la qualité de l’air au sein des enceintes ferroviaires souterraines (EFS). Le 4ème Plan national santé environnement (PNSE4) intègre des mesures prioritaires visant à améliorer la qualité de l’air intérieur (QAI). Une action vise à améliorer les connaissances sur la pollution de l’air intérieur dans les EFS et a permis notamment la mise à disposition d’un guide de recommandations pour la réalisation de mesures selon une approche harmonisée.

Des polluants peuvent en effet être présents dans les enceintes ferroviaires souterraines. Certains sont principalement d’origine extérieure et en plus faibles concentrations que dans l’air ambiant comme le dioxyde d’azote (hors activité des trains de maintenance et de travaux du réseau ferroviaire), voire quasiment absent comme l’ozone. D’autres, comme les particules en suspension, peuvent atteindre des niveaux plus élevés du fait des activités issues de l’exploitation ferroviaire, des travaux de maintenance et de l’influence de l’air extérieur plus particulièrement lors d’épisodes de pollution importants. La qualité de l’air dans les EFS dépend principalement des caractéristiques suivantes :

  • la typologie de la gare : souterraine ou mixte (à la fois aérienne et souterraine),
  • son ancienneté,
  • sa fréquentation,
  • la fréquence de circulation du matériel roulant,
  • sa profondeur,
  • son système de ventilation.

 

A ce titre et en vue d’améliorer les connaissances sur la qualité de l’air intérieur dans les enceintes des gares souterraines et mixtes, la Direction Exécutive des Gares d’Ile de France (DEX GIF) a missionné l’Agence d’Essai Ferroviaire (AEF), laboratoire interne de la SNCF, et Airparif (Association agréée de surveillance de la qualité de l’air en d’Ile de France), pour la réalisation de mesures de la qualité de l’air dans les principales gares souterraines et mixtes d’Ile de France. Trois gares de référence font l’objet de mesures en continu :

  • Gare de Magenta, sur le quai du RER E équipée par l’AEF depuis 2016 ;
  • Gare de Sevran-Beaudottes, sur le quai du RER B équipée par l’AEF depuis 2018 ;
  • Gare de Saint-Michel Notre Dame, sur le quai du RER C équipée par Airparif entre 2016 et 2018 puis en Gare d’Avenue Foch également sur le RER C à partir d’avril 2018.

En complément, des campagnes de mesures allant de deux à trois semaines ont été successivement menées dans 25 gares du réseau Transilien, avec Airparif et l’Agence d’essai ferroviaire (AEF). Ces gares sont soit complètement souterraines, soit mixtes, c'est-à-dire à la fois aériennes et souterraines. Les rapports de ces campagnes sont consultables en ligne.

Expérimentations en faveur d'une amélioration de la qualité de l'air intérieur (QAI) en gares

SNCF teste également des solutions innovantes de purification de l’air dans la continuité du premier appel à projets « Innovons pour l’air de nos stations » financé par la Région Ile-de-France en 2018. La première série d’expérimentations menée à en 2019 et 2020 a permis de tester différentes technologies en faveur de la QAI dans les enceintes ferroviaires souterraines (technologie à ionisation positive, technologie de filtration à eau, technologies de piégeage passif et actif des particules) en vue de mesurer et réduire les niveaux de particules dans les enceintes ferroviaires souterraines. Les travaux menés ont montré la nécessité pour les technologies déjà identifiées d’entamer une seconde phase d’expérimentation à l’échelle d’une gare entière, en conditions réelles et sur une longue durée. Deux gares ont d’ores et déjà été identifiées et font l’objet de mesures durant la durée des expérimentations :

  • Gare de Neuilly Porte Maillot équipée par Airparif
  • Gare de Porte de Clichy équipée par l’AEF.

Les résultats de mesures effectuées à l’aide du TEOM sont disponibles en accès sur cette page.

Méthodes de surveillance des particules

Les stations de mesures gérées par l’AEF en gare de Magenta, Sevran-Beaudottes et Porte de Clichy sont équipées d’un analyseur de poussières en temps réel permettant la mesure de la concentration en particules PM2,5 et PM10.

La gare de Porte de Clichy accueille d’autres équipements afin de caractériser plus finement la composition chimique des particules ainsi que la composition en nombre des particules. Des microcapteurs sont également répartis tout le long des quais afin d’obtenir une meilleure représentation spatiale des concentrations en particules sur toute la durée de l’expérimentation.

Les gares concernées par des campagnes de mesures de 2 semaines sont également équipées d’un analyseur de poussières en temps réel pour la mesure des particules PM2,5 et PM10. Des mesures de concentrations en métaux et en dioxyde de carbone (CO2) sont aussi menées lors de ces campagnes.

Les particules PM10, ont un diamètre inférieur ou égal à 10 µm ; elles sont capables de pénétrer dans l’appareil respiratoire. Les particules PM2,5 également appelées particules fines sont quant à elles de plus petite taille puisque leur diamètre est inférieur ou égal à 2,5 µm. Ces dernières sont capables d’atteindre plus profondément les voies respiratoires et peuvent se loger au niveau des alvéoles pulmonaires.

Les principales sources de particules relevées dans les études menées au sein d’enceintes de métro ou de RER sont en lien avec :

  • La circulation des rames et le fonctionnement de leurs systèmes de freinage dans un environnement clos ;
  • La remise en suspension des particules déposées au sol lors du passage des rames et les déplacements de voyageurs.
Granulo particules

Source : AIRPARIF